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  Les langues de Bretagne  
Une Bretagne trilingue
On ne parle pas simplement breton ou français en Bretagne. Dans l'est de notre région subsiste une autre langue, le gallo.
 
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Le Gwenn ha Du
 
breton-gallo
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Le Gwenn Ha Du symbolise le pluralisme liguistique de la Bretagne. Chaque bande horizontale représente un pays (bro en breton). Les 4 bandes blanches représentent les 4 pays bretonnants et les 5 bandes noires les 5 pays gallos.

La carte ci-dessus vous donne une idée aproximative de l'aire de chaque langue traditionnelle de nos jours.
La plupart des cartes qui illustrent cette page a été prise sur wikipedia ou sur la page de Skol Radio
Pays de Bretagne

Les 4 pays bretonnants.
le Léon
le Trégor
la Cornouaille
le Pays de Vannes


Les 5 pays gallos
le Pays Nantais
le Pays Rennais
le Pays de Dol
le Pays de St Malo
le Pays de St Brieuc appelé aussi Penthièvre.

Ces 9 pays correspondent aux 9 évéchés bretons. Il ne faut pas oublier que la Bretagne s'est bâtie en partie sur la religion.

La partie bretonnante est appelée Basse-Bretagne (Breizh Izel en breton)

La partie gallèse est souvent appelée Haute Bretagne, (Breizh Uhel en breton)l, Pays Gallo ou Bretagne gallèse (Bertègn galezz en ... gallo)

Les frontières des départements actuels ne correspondent pas aux évéchés historiques.

La Cornouaille, essentiellement finistérienne déborde sur les Côtes d'Armor. Inversement le Trégor, en grande partie dans les Côtes d'Armor déborde sur le Finistère puisqu'il va jusqu'à Morlaix. Le pays Malouin est en partie dans le Morbihan, etc...

 
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2 langues traditionnelles mais plusieurs dialectes
Le breton
recul du breton

Le recul du breton

Sur la carte ci-contre remarquez qu'au 9e siècle le breton couvrait pratiquement tout l'ancien duché de Bretagne. On parlait breton de la baie du Mont-Saint-Michel à l'embouchure de la Loire. On retrouve encore de multiples noms toponymiques bretons dans les marais de Guérande ou dans l'est des Côtes d'Armor ou en Ile-et-Vilaine. Nous trouvons une plage appelée Pen Guen à St Cast-Le Guildo (Pen Gwenn: la tête blanche ou la pointe blanche) et la rivière qui passe à Plancoët s'appelle Arguenon, du breton Ar Gwenn Aon: la rivière blanche... etc. On pourrait donner de nombreux exemples.

Pas UN breton mais DES bretons

Si le breton est une seule et même langue celtique il en existe plusieurs dialectes différents suivant les régions. La carte ci-jointe montre les différents dialectes parlés en Bretagne. Si vous regardez la partie bretonnante vous pouvez vous rendre compte de la diversité des parlers. Parfois ils sont si différents (plus dans l'accent et la prononciation que dans le vocabulaire) que les gens ne se comprennent pas et ont recours au .... français.

 

Le breton appris actuellement par les enfants dans les écoles Diwan ou dans les classes bilingues de l'enseignement public ou privé est un breton unifié, littéraire. Leurs grands-parents ne les comprennent pas et ont souvent l'impression qu'on trahit le breton de leur enfance. D'autant plus que souvent les jeunes parlent breton avec l'accent français, ils ne respectent pas bien l'accentuation particulière du breton (par exemple l'accent très marqué sur la pénultième syllabe)
Plusieurs personnes essaient de maintenir le breton de leur enfance en l'enseignant aux jeunes parallèlement à celui qu'ils apprennent à l'école.

Le vannetais est particulier. Il est truffé de mots d'origine romane et sa prononciation de certains mots s'apparente plus au gallo qu'au breton. Les linguistes ont eu beaucoup de mal à l'intégrer dans le breton unifié.

 
Le gallo
 
Parler gallo

Comme le breton le gallo est une LANGUE. Comme le breton elle a plusieurs dialectes parlés selon les régions. Comme le breton c'est une langue en danger, encore plus en danger parce qu'elle ne bénéficie pas de l'aura d'un Stivell ou d'un Dan Ar Bras. Plus en danger parce que romane et comme telle souvent considérée comme un patois, un français déformé, parlé par des incultes. Encore plus en danger parce que c'est avant tout une langue de paysans. C'est une langue dont l'essentiel de la richesse tient à la campagne et la vie de la ferme. Il y a de moins en moins d'agriculteurs et ceux-ci labourent avec des tracteurs équipés de GPS. Le vocabulaire gallo est souvent devenu obsolète, comme les outils qu'il nommait. Encore plus en danger parce qu'il n'y a pas, ou bien peu, de tradition écrite (pas de P-J Hélias en gallo).

 

Si le gallo vous intéresse rendez vous ICI

Pas UN gallo mais DES gallos

Un des gros handicaps du gallo est son morcellement, encore plus flagrant qu'en breton. Parfois à quelques kilomètres de distance la langue diffère grandement. Dans le pays de Dinan on dit ma pour moi. A quelques kilomètres sur les monts du Méné, on dit mé pour moi. Si "oui" est "yan" à peu près partout, il est "vér" dans certains endroits. C'est un exemple simple mais il y a de nombreuses différences de vocabulaire également. Vous pouvez voir ci-dessous les aires de prononciation d'astour ("maintenant" en gallo)

moi en gallo
maintenant en gallo
 
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  Bretagne terre de diversités  
tribus de Bretagne La carte de gauche, parue dans le Télégramme avec des dessins de NONO montre la diversité des "tribus" bretonnes. Chaque coin, chaque pays, a ses coutumes, ses costumes, son parler. Souvent des rivalités comiques opposent chaque village. On attribue des surnoms, souvent péjoratifs, à ceux d'à-côté qui sont bien sûr moins bien que nous. Les rivalités s'accentuent en bordure de frontière linguistique. Pas seulement entre pays bretonnant et pays gallo mais aussi aux frontières entre les différents dialectes.
 
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Pourquoi ces langues bretonnes ont-elles peu à peu disparu ou reculé ?
Il me semble que les raisons ne sont pas les mêmes pour les deux langues. Pour le breton c'est avant tout historique, pour le gallo c'est plus culturel. Mais ce n'est complètement ni l'un ni l'autre pour chacun. C'est un mélange des deux.

Pour le breton.

C'est ce qui arrive à toute langue d'un pays conquis dont l'envahisseur a la volonté de marquer sa domination en imposant sa langue et ses coutumes.
On remarque le même processus dans les autres pays celtes, en particulier en Irlande, au Pays-de-Galles ou l'anglais a été imposé au détriment de la langue locale (gaélique et gallois) par l'envahisseur anglais, encore plus en Ecosse où la langue d'origine a été complètement éradiquée de la vie quotidienne.
C'est bien sûr le cas de beaucoup d'autres pays qui ont subi une invasion dans leur histoire.
Le breton a été condamné (pas à mort mais à subir la domination) quand Anne de Bretagne est devenue reine de France. Sa condamnation à la peine capitale est venue plus tard, de l'état français jacobin qui a envoyé ses instituteurs interdire de parler breton à l'école et imposer le français dans chaque démarche administrative.


Ce processus centraliste et uniformisateur est loin d'être mort. Il suffit d'entendre une dame dont le père est pourtant né en Bretagne mais ne respecte pas plus sa langue et ses traditions pour ça, ou un ancien président de la république qui a aspiré à le redevenir.
Pour ces gens le breton est une sous-langue comme il y avait des sous-hommes pour certains. Tout juste bonne pour le folklore. C'est là que l'aspect péjoratif culturel rejoint le gallo.

Tintin en breton Tintin en gallo

Pour le gallo

Pas de volonté de supplanter la langue d'un pays conquis puisque le gallo n'a jamais été considéré comme une langue par les autorités. Pour l'état jacobin le gallo est un patois qu'il faut éradiquer non pas parce qu'il est la marque d'un pays que l'on a vaincu mais parce qu'il est la marque d'un manque d'éducation. Hors, en dehors d'affirmer la conquète, le pouvoir jacobin veut faire preuve d'éducation. Et la seule éducation qui vaille est la sienne. On ne peut tolérer que des gens parlent si mal le français. Parce qu'ils pensent que c'est du français! Dans les classes du pays bretonnant on interdit de parler breton et on APPREND le français. Dans les classes du pays gallo on CORRIGE le français de ces gens mal éduqués.

Cette vision du gallo est loin d'être morte également. Pour la plupart cela reste le patois de gens qui ne sont pas suffisamment allés à l'école pour apprendre le français correctement. Parler gallo c'est être un plouc, un inculte, quelqu'un qui appartient au passé. Pour anecdote je me souviens des réflexions de certains membres de l'enseignement local lorsque le maire de Loudéac décida de doubler les panneaux d'entrée de sa ville en inscrivant son nom gallo "LOUDIA". Ces panneaux furent badigeonnés de noir pendant quelque temps. Puis les censeurs se lassèrent ou peut-être comprirent-ils que pour un certain nombre d'autochtones Loudéac était bien Loudia.

Le processus d'"intégration" d'un pays conquis, admirablement maîtrisé par les Romains dans l'antiquité, est généralement le suivant:
1) victoire militaire ou politique
2) Obligation de parler la langue du vainqueur pour toute démarche administrative, toute demande, tout recours à la justice.
3) "Aider" la population en l'obligeant (pour son bien!) à apprendre la nouvelle langue officielle et la faire peu à peu abandonner sa langue barbare.
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Plaidoyer pour 3 niveaux de langues
 

Dans un pays moderne, ayant un enseignement efficace et le respect de toutes les identités le composant, il devrait y avoir 3 niveaux de langues:
1) Une langue locale ou régionale dans le respect des traditions qui doit être transmise et donc enseignée
2) La langue nationale qui permet les échanges à l'intérieur du pays et le sentiment d'appartenir à une communauté nationale.
3) Une langue internationale qui (on peut le regretter mais c'est ainsi) est l'anglais.

Bien sûr on peut fort bien ne pas avoir un des 3 niveaux. En particulier il n'est pas sûr qu'un parisien de vieille souche (si cela existe) ait besoin de parler une langue régionale. De même que si on n'a pas envie d'apprendre une langue régionale même si on vit dans la région ce n'est pas une obligation. C'est surtout un gage de respect et de tolérance. Quelqu'un qui dit que le breton est juste bon pour le folklore et doit disparaître, même si cette personne a une origine bretonne, elle ne vous respecte pas, elle ne respecte pas le désir que vous pouvez avoir de vivre selon votre tradition, ce qui ne gène que les racistes et les intolérants.
Il ne faut pas oublier également que l'apprentissage de toute langue est une aide pour apprendre une autre langue. Une des difficultés rencontrée par les profs de langue est de faire comprendre aux élèves qu'une langue n'est pas le calque d'une autre. Il ne suffit pas de traduire des mots pour passer d'une langue à l'autre. Un enfant bilingue sait cela d'instinct et gagne un temps fou dans l'apprentissage d'une langue nouvelle.

Ne pas respecter la langue et les coutûmes de chaque région c'est provoquer une exclusion. Et on sait de nos jours combien c'est dangereux d'exclure une communauté.
Ne pas enseigner la langue du pays dans chaque région le composant c'est pour la même raison perdre ce qui fait son unité et provoquer son effritement.
Ne pas enseigner CONVENABLEMENT l'anglais c'est se donner un handicap certain dans le monde actuel.

 
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A 200m de la plage du Roaliguen avec vue.
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